L’enfance, c’est fait pour grandir. Les enfants grandissent donc, plus ou moins pour certains, mais toujours trop vite pour leurs parents. Treehorn est un enfant, mais lui, étrangement, rapetisse. Pourquoi ? Comment ? Personne ne le sait, et surtout personne ne semble le croire car un enfant ne peut que grandir… Treehorn retrouvera-t-il sa taille normale ? Cela a-t-il à voir avec sa boîte de céréales ?
« Le rapetissement de Treehorn » est un classique de la littérature jeunesse anglo-saxonne publié pour la première fois en 1971 et enfin traduit en français par les toutes jeunes éditions Attila. Ce chef-d’œuvre évoque avec un talent consommé ce rapport au monde des adultes, géants ailleurs sur les sommets de leurs certitudes, d’où ils ne distinguent guère les détails qui font et définissent ceux qui se trouvent en enfance. Cette belle fable évoque aussi par l’absurde cette mue constante qu’est l’enfance, qui fait que plus qu’à tout âge, c’est bien un autre qu’on laisse derrière soit, matérialisé par quelques vêtements devenus trop petits et des passages de classe en classe. Un texte envoûtant, enluminé par la finesse inouïe du grand et regretté Edward Gorey.