John Lofty Oakes, surnommé Lijo, est un enfant hors du commun. Desservi par sa minuscule taille, ce Tom Pouce possède cependant le don de pleurer des larmes d’or. Devenu l’objet de toutes les convoitises pour la fortune qui coule de ses yeux, il comprend vite que le talent dont l’a gratifié la nature est une malédiction. C’est en compagnie de Bartholomé, enfant mal aimé du juge Propp, qu’il va s’embarquer pour un voyage extraordinaire qui le conduira de Westguildford, en Australie Occidentale où il a vu le jour, jusqu’aux îles Fidji, de Fidji à Panaji, sur la côte ouest de l’Inde, avant de retrouver enfin sa terre natale après un séjour sur d’étranges planètes.
Sur le mode du conte philosophique et de l’épopée, mêlant les légendes aborigènes, la spiritualité chrétienne et la sagesse bouddhiste, le roman retrace la quête héroïque d’un homme que n’épargne pas le doute. John Lofty Oakes va lutter infatigablement contre sa destinée. Dans sa quête, il traversera des royaumes terrifiants. Il mourra avant de revenir à la vie. Il connaîtra une métamorphose qui le transformera en rat. Il se mariera à Panaji à la belle Jasmine et sera couronné roi de la Planète des femmes et sauvera enfin des innocents des enfers où ils sont injustement enfermés. Lijo s’inscrit dans la lignée de ces personnages fantasques, naïfs et généreux dont on aimerait penser qu’ils ne sont pas seulement le fruit de l’imagination. Catherine Rey illustre son propos stylistiquement rigoureux et entraine le lecteur dans des aventures palpitantes, fortes en rebondissements. L’auteur, qui vit dans l’Ouest australien, démontre une nouvelle fois une force romanesque qui trouve son origine dans un univers de plus en plus éloigné de ce qui se lit dans la littérature française intimiste.