Imaginez, vous arrivez le premier sur le lieu d'un crime. Une vie vient de s'achever brutalement. C'est la réalité, pas un rêve. Sans mise en scène artistique comme au cinéma ou à la télévision. Le sang, au contact de l'air, vire très vite au marron foncé, presque noir. La lividité transforme le plus beau visage en un masque étrange. Le ton est donné. Une vie en noir, c'est un portrait, celui d'un artiste, d'un rocker écrivain, tracé avec des histoires, celle de sa vie et celles qu'il écrit. Au fil des pages, Jesse Sublett se dessine à travers des souvenirs, des extraits de romans policiers texans situés dans le milieu du rock, plusieurs nouvelles dans la grande tradition de Black Mask et autres pulps, diverses ballades - murder ballads, ces chansons faisant le récit d'un meurtre, au coeur du show que Jesse présente régulièrement à Austin. Il y a aussi un essai, le making of de son dernier opus, Austin Confidential, polar mettant en scène la pègre d'Austin dans les années 1970. Last but not least, le volume est encadré par des extraits de son autobiographie, Never the Same Again ; versant ensoleillé, la conquête de New York par les punks texans, les soirées inoubliables au légendaire Max's Kansas City ; versant sombre, l'évocation de son cancer de la gorge presque fatal - et celle, des décennies plus tôt, de l'assassinat de Dianne, son amour de jeunesse. Du cauchemar à la catharsis, en passant par le rock'n'roll et l'écriture. Peu à peu le personnage prend forme, s'impose, séduit. Dans son univers, où tragédie et humour se mélangent étroitement, Austin et la musique, Los Angeles et l'écriture occupent des places prioritaires.
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