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Matiere Premiere

Fauser Jorg

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Matiere Premiere de Fauser Jorg
20.00 € Hors stock SE RENSEIGNER
Editeur : Leo Scheer
Collection : Laureli - Parution : 20 mars 2010
 
Résumé / Extrait :

Un livre phare de la Beat Generation allemande d’une ironie irrésistible. Le destin d’un écrivain vivant à plein régime les mythologies de la fin des années 60 et des années 70.

Traduit de l’allemand par Marie Bouquet (titre original Rohstoff)

Cette « matière première », c’est d’abord l’opium que le narrateur Harry Gelb, alter ego de l’écrivain, consomme à Istanbul où se situent les premiers chapitres du roman. Cette matière première, c’est la vie de Fauser qui raconte dans Rohstoff sa jeunesse de la fin des années 1960 au milieu des années 1970 alors qu’il cherche à se faire une place dans une société gavée par le miracle économique et travaillée par une multitude de mouvements politiques et alternatifs. Durant tout le livre, Fauser garde une certaine distance avec ses personnages : il se moque autant de la classe moyenne allemande et des apprentis révolutionnaires que de l’establishment culturel et des velléités de son héros qui souhaite devenir écrivain. Il réussit ainsi un portrait singulier d’une époque qui suscite aujourd’hui beaucoup de commentaires…

Arrêté et reconduit en Allemagne après un passage par les geôles turques, Harry sait déjà que le nouveau german way of life n’est pas fait pour lui. Plus par curiosité que par conviction, il s’essaie à différents modes de vie alternatifs. À Berlin, il vit en communauté selon les préceptes de Wilhelm Reich. Avec des étudiants anarchistes à Francfort, il s’allie à des groupes maoïstes et communistes pour squatter un immeuble bourgeois. Si Harry ne rate jamais une occasion de faire le coup de poing, il se tient à l’écart des groupuscules politiques qui l’entourent et se gausse du galimatias idéologique qui sert de discours à ses compagnons. « Bien que notre communauté soit majoritairement composée d’étudiants ou d’anciens étudiants, le niveau de la discussion politique ne dépasse jamais celui des conversations d’un café du commerce vaguement de gauche » constate t-il à Berlin.

Parallèlement Harry poursuit ses ambitions d’écriture. Pendant la période de sa relation avec la belle Sarah, il achève un roman sur Istanbul qui est refusé par tous les éditeurs mais lui permet d’entrer en contact avec d’autres écrivains. Il interviewe Burroughs pour la revue Twen et tente de créer plusieurs magazines avec ses nouveaux amis. Mais sa découverte du petit monde de la culture lui enlève peu à peu ses illusions : « Ma haine grandissait […] Dans ce système, il semblait n’y avoir aucune possibilité de réussir à faire ce qu’on voulait. Les coteries dirigeantes s’étaient définitivement partagé le gâteau – ceux de droite avaient le business, ceux de gauche, la culture, celui qui n’en était pas restait pour toujours en bas. »
Déçu par les révolutionnaires de pacotille et échaudé par ses tentatives de percée sur la scène culturelle, Harry retrouve ses vieux démons : la drogue, puis après une cure à l’apomorphine, l’alcool. Il enchaîne les petits boulots comme gardien de nuit, employé de banque, porteur de bagages à l’aéroport de Francfort et fréquente les buffets de gare et les bistrots. Fauser excelle dans la description de cette marge : il évoque les piliers de bar que côtoie Harry, ses collègues de travail dont les vies n’ont pour horizon que la télé du salon et le café du coin. C’est finalement de ces loosers qui observent le monde depuis les buvettes en plein air où ils passent leur journée une bière à la main que Harry se sent le plus proche.

Grâce à une langue concise, sans fioriture, mais élégante, Fauser enveloppe les scènes et les personnages les plus banals, les sujets les plus anodins d’une certaine poésie. Il est à la fois sceptique et léger, désenchanté sans être dégoûté, ironique sans être méprisant, provocateur sans jouer les matadors. Son style reflète les états d’âme de son personnage, son ton apparemment décontracté est vite déchiré par le lyrisme et la violence de ses explosions de colère ou de ses crises de doute. Ce mélange de désinvolture et de rage crée le ton si particulier de ces romans, un « Fauser-sound » qui n’est pas sans rappeler celui des polars de Raymond Chandler ou Dashiell Hammett.

Dans la dernière scène du livre, Harry se retrouve le nez dans le caniveau. « Puisque c’est comme ça, tu peux aussi te relever » se dit-il. Une phrase qui résume le livre à merveille. De toutes ses déceptions, ses échecs, ses rechutes dans la dépendance, Harry-Fauser se relève toujours, puisqu’ils lui donnent de nouveau matière à écriture.

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